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Romain Gary

La promesse de l'aubeLa promesse de l’aube (1960)
Gallimard NRF / Folio

La promesse de l’aube se présente comme un roman autobiographique. On s’y tromperait presque. Pourtant, certains détails ne cadrent pas exactement avec la vie réelle de Romain Gary. Nous avons affaire à un genre de roman très particulier : l’autobiographie imaginaire.
Au fil des pages, on verra le petit Romain grandir et tenter de s’affirmer. Il part avec un handicap considérable : pour réparer les injustices subies par sa mère, il devra se démarquer du commun des mortels, en résumé, être exceptionnel. L’auteur de ses jours (une mère bien seule tant l’évocation du père se limite à un écho lointain, presque inaudible) pèse très lourd sur le destin de Romain. « La promesse de l’aube » ou l’attente d’un futur radieux, se traduira par l’angoisse devant l’avenir, la peur de la médiocrité, le sentiment d’impuissance devant les événements qui se succèdent.
Romain Gary réussi à nous faire toucher du doigt la pesanteur de l’héritage familial qui modèle la construction d’un nouvel être. La destinée apparaît ici dans toute sa complexité, c’est un mélange de décisions et de hasards qui conduisent bien loin des trajectoires voulues par le matriarcat. On comprend facilement la difficulté de se forger une identité. Emile Ajar était sûrement une émanation de ce thème cher à monsieur Gary. 

Lady LLady L (1963)
La version originale fut écrite en anglais en 1959.
Gallimard NRF / Folio

Lady L est une "adorable vieille dame" qui fête ses quatre-vingts ans. Elle vit en Angleterre depuis un demi-siècle et sa notoriété s'est étendue jusqu'à Buckingham Palace. Tous ses proches sont réunis pour lui souhaiter son anniversaire, comme tous les ans. La cérémonie est convenue et rien ne semble troubler le déroulement de la journée. Rien? Au détour d'une conversation, Lady L apprend que son pavilllon d'été est menacé de destruction par un projet d'autoroute. Ce pavillon lui importe plus que tout au monde car il recèle un secret, le secret de sa vie.
A travers Lady L, Romain Gary nous décrit avec humour des personnages appartenant à des milieux forts différents, voir opposés. Le thème de l'identité, cher à Gary,  est traité sous l'angle de la double personnalité de Lady L. Le roman  nous fait rencontrer des anarchistes, des aristocrates, des révolutionnaires,  toute une faune colorée du début de vingtième siècle. L'humour acidulé agrémente une histoire surprenante et bien menée. A déguster sans modération.

Chien BlancChien Blanc (1970)
Gallimard NRF / Folio

Un chien s'invite dans votre vie et vous demande l'hospitalité. Cela peut sembler banal. Pour Romain Gary, c'est l'occasion de raconter une tranche de vie, en l'occurrence de la sienne. Ce roman est intéressant sur plusieurs plans. Le style est simple, direct, on rentre de plain pied dans le récit et on a du mal à interrompre la lecture. Avec grand plaisir, on trouve un humour tantôt loufoque, tantôt cynique (certains passages sont hilarants). Pourtant, l'humour ne parasite pas le thème principal du roman : le racisme. L'action se déroule principalement aux Etats Unis, en 1968. Cette année là fut riche en événements dont la résonance s'entend encore de nos jours, pour peu que l'on tende l'oreille. Gary nous donne sa vision de cette période troublée. Il évoque également sa femme, l'actrice Jean Seberg, engagée au côté des Noirs dans leur combat pour l'égalité. La petite histoire de Chien Blanc se transforme au fil des pages en un véritable document sur l'Histoire de l'Amérique. L'atmosphère délétère de cette époque a-t-elle totalement disparue? Là, aidé par l'éclairage de Chien Blanc, ce sera à vous de répondre!

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