Le jour de congé (1973)
Editions Denoël, Folio

Avec 
ce roman, on entre dans l'univers triste et étroit de Galla, jeune fille 
de quatorze ans. Pour cet être en devenir, le monde se réduit à 
la famille et à l'école. Ces deux mondes décrits par Inès 
Cagnati sont pourtant étrangers l'un à l'autre. D’un côté, 
 la famille, cachée au milieu de marais hostiles, vit en presque 
autarcie. Un contact avec les étrangers n'est guère envisageable. 
Elle crève dans sa pauvreté chronique mais chez ces gens là, 
on veut ne devoir rien à personne. De l’autre, la ville, lumineuse et 
pleine de vie, abrite l'école de jeunes filles. Les élèves 
ignorent complètement l'âpre réalité du marais. Elles 
ne comprennent pas qu'une élève puisse porter une blouse verdâtre 
quand le rose est officiellement de mise. Elles n’imaginent pas qu'à 
moins de quarante kilomètres de la cité, les règles de 
vie relèvent de la survie. 
A l'intersection de ces deux sociétés, 
Galla se débat comme elle peut. Elle veille à établir des 
cloisons étanches entre tous ses mondes, fantasmés ou réels. 
Elle construit irrémédiablement sa solitude.
A l'instar 
d'
Emile 
Ajar, l'écriture faussement naïve du roman décrit avec 
vraisemblance l'univers des adolescents. C'est aussi une vue implacable sur 
les adultes qui ne mesurent pas les conséquences de leurs actes sur les 
plus fragiles. Un roman à lire si la tristesse ne vous rebute pas.
 Les 
Pipistrelles
Les 
Pipistrelles (1973)
Editions Julliard
Ce recueil est composé 
de sept nouvelles. Les thèmes 
de l'enfance et du monde rural se retrouvent dans plusieurs récits (comme dans "le Jour de Congé"). Cependant, 
des éléments nouveaux viennent agrandir l'univers raconté par 
Inès Cagnati. La ville et sa complexité sont parcourues, survolées par 
"La femme sans nom". La folie s'exprime et dévoile ses pensées 
intimes dans "les Pipistrelles". Le fossé des générations 
devient palpable dans la très belle nouvelle intitulée "Les 
lézards". L'ouvrage n'est certes pas gai mais il évite de 
trop laisser la parole à la tristesse sans fond qui imprègne la 
majorité des pages du Jour de Congé.