 
 Est, Ouest 
                (1994)
Est, Ouest 
                (1994) Prenez un zeste de culture Indienne, un soupçon 
                de vécu Anglais, mélangez, laissez reposer. Vous 
                obtiendrez un recueil de neuf nouvelles divisé en trois 
                parties, "Est", "Ouest" et "Est, Ouest". 
                J'oubliais le principal: ajoutez le piment si particulier de 
                la prose de Salman Rushdie! 
 Certains écrivent sous 
                l'influence de substances hallucinogènes. Rushdie quant 
                à lui nourrit son propos de références 
                pour le moins variées et ... hallucinantes. Il se sert 
                de sa "double non-appartenance" culturelle pour construire 
                un monde imaginatif, vif et parfois tranchant.
 A l'Est, 
                l'Inde domine et le récit est chatoyant. Comment ne pas 
                suivre Ramani, le conducteur de cyclo-pousse (Le transistor 
                gratuit)? Comment ne pas goûter au sulfureux récit 
                du Cheveu du Prophète? A l'Ouest, la digression 
                est très présente (trop?) et les références 
                peut-être un peu envahissantes. Pour finir, "Est, 
                Ouest" mélange des mondes très différents 
                avec habileté. Si vous êtes fan de Star Trek, vous 
                verrez l'influence improbable de la série sur la politique 
                de l'Inde (Chekov et Zulu). Vous serez peut-être 
                troublé par la tragédie de "l'Harmonie 
                des sphères" ou la prégnance de l'occultisme 
                modifie le destin des individus. "Monsieur Machin" 
                semble être autobiographique et ne laisse pas insensible, 
                le thème de l'exil s'y inscrit en filigrane. Lorsque 
                l'héroïne va mal, le diagnostique tombe, sans appel: 
                "Londres la tuait de n'être pas Bombay".