 
Point n’est nécessaire d’entamer un discours... seule l’observation compte.
Pour finir sur cette route délabrée 
                et pavée de bons sentiments, semée d’embûches, 
                il suffit de suivre ces pauvres gens entourés d’objets 
                vides de sens, à la recherche d’une meilleure fortune. 
                Ils tournent en vain dans leur manque de discernement, et ne 
                trouvent toujours pas le sens de la marche. Pourquoi continuent-ils 
                sur le chemin du perpétuel recommencement ? Ils recréent 
                en pire la route déjà foulée par leurs 
                propres parents. 
 Partis de rien, arrivés nulle part 
                : rien de plus facile pour eux. Pourtant l’échappatoire 
                existe, là bas à la ville. Mais pour y accéder, 
                il faut échapper à la poix constituée par 
                leur terre qui n’est plus qu’un substrat infâme, incapable 
                de leur apporter la vie. Et si la terre ne les retient pas, 
                la fatigue, la mollesse se chargeront de les stopper. Il semble 
                que seule la jeunesse ait la force de libérer l’homme 
                de son carcan séculaire. 
Que les héros de la Route du Tabac meurent à petit feux ou dans de grandes flammes, c’est la paysannerie américaine qui meurt avec eux. Ce roman en est le témoignage guignolesque et férocement drôle.
Du même auteur : Le Petit arpent du Bon Dieu.